Campagne AMARYLLIS-AMAGAS : enquêter sur le climat de la région amazonienne pour mieux anticiper l’avenir

La campagne AMARYLLIS-AMAGAS résulte de la fusion de deux projets complémentaires de recherche, AMARYLLIS et AMAGAS. A forte dimension internationale et multidisciplinaire, ces projets reposent sur l’étroite collaboration de dizaines de scientifiques travaillant dans des universités et instituts publics de recherche en France, au Brésil, en Allemagne et en Suède.

La campagne est cordonnée par Aline Govin (LSCE, France) et Cristiano Chiessi, (USP, Brésil)

La campagne AMARYLLIS-AMAGAS vise à mieux établir le rôle majeur mais incertain joué par la région amazonienne dans le système climatique global de la Terre. Son rôle comme puits de carbone terrestre dépend en effet de processus encore mal contraints : intensité et répartition des précipitations continentales, fertilisation des sols par les poussières sahariennes, instabilité potentielle des hydrates de gaz formés dans la zone d’accumulation de sédiments transportés par le fleuve amazonien (zone appelée ci-après « cône de l’Amazone »).

Face à ces incertitudes, la campagne a 4 objectifs scientifiques principaux :

  1. reconstruire l’histoire climatique passée du bassin amazonien et du nord-est brésilien (variabilité régionale et mécanismes de contrôle des précipitations et de la végétation de ces régions), à des échelles de temps variées (anthropogéniques, millénaires, orbitales) sur le dernier million d’années ;
  2. évaluer la contribution des poussières sahariennes déposées dans cette région à l’actuel et au cours du dernier million d’années, notamment leur rôle de fertilisant sur la forêt amazonienne ;
  3. examiner la relation entre hydrates de gaz et glissements sous-marins de grande ampleur dans la partie supérieure du cône de l’Amazone, en évaluant la circulation de fluides et les propriétés physiques des sédiments ;
  4. évaluer l’étendue des sorties de gaz dans l’océan à l’échelle du cône de l’Amazone dans son ensemble.
Illustration schématique des principaux objectifs de la campagne AMARYLLIS-AMAGAS. © Govin and al.

La mission est menée à bord du navire océanographique français Marion Dufresne.

Parti depuis l’île de la Réunion le 20 avril 2023, ce dernier a traversé l’océan Atlantique après avoir contourné l’Afrique du Sud pour rejoindre la Barbade le 16 mai 2023. Ce trajet et temps de transit a pu être valorisé scientifiquement par la campagne TRANSAMA dont les objectifs scientifiques étaient centrés sur le transport et les dépôts de poussières africaines vers et dans l’océan Atlantique.

La campagne AMARYLLIS-AMAGAS, divisé en deux parties (legs) pour une durée totale de 49 jours (27 jours pour le leg 1 et 22 jours pour le leg 2) quant à elle débute à Bridgetown à La Barbade, fait escale à Paramaribo  au Surinam pour le changement de legs, et se terminera à Recife au Brésil. Le leg 1 (AMAGAS) est prévu du 17 mai au 11 juin 2023, et le leg 2 (AMARYLLIS) du 12 juin au 3 juillet 2023. 

Revivez l’aventure du leg 1 en cliquant ici & suivez le trajet du navire au cours du leg 2 ici.

Pour répondre à ces objectifs, la campagne AMARYLLIS-AMAGAS mettra en œuvre quatre approches :

  • Le prélèvement par carottage (par piston ou gravité) de séquences sédimentaires sur la marge nord-est du Brésil et sur la marge de la Guyane française
  • Des mesures in situ de la température des sédiments superficiels (< 20 m) dans des zones de présence d’hydrates de gaz du cône de l’Amazone
  • De l’imagerie acoustique (colonne d’eau, fond marin, sédiments superficiels) le long de transects définis dans une large zone encadrant le cône de l’Amazone
  •  La collecte de poussières atmosphériques modernes (poussières sahariennes) de façon continue depuis le mat du navire.

La campagne océanographique AMARYLLIS-AMAGAS est une campagne internationale de recherche académique, organisée par la Flotte Océanographique Française. De nombreux laboratoire français, européens et brésiliens sont impliqués.

Etablissements impliqués

Laboratoires français impliquésTutellesLeg 1Leg 2
Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE – OVSQ)CNRS / CEA / CNRS / UVSQ / Université Paris-Saclayx
Laboratoire Environnements et paléoenvironnements océaniques et continentaux (EPOC – OASU)CNRS / IPB / Université de Bordeauxxx
Laboratoire Géoazur (Géoazur – OCA)CNRS / IRD / OCAxx
Laboratoire Géo-Océan (GO – IUEM)CNRS / IFREMER / Université de Bretagne Occidentalex
Laboratoire Géosciences Paris Saclay (GEOPS – IPSL)CNRS / Université Paris-Saclayx
L’Institut des sciences de la Terre de Paris (ISTeP – ECCETERRA)CNRS / Sorbonne Universitéx
Laboratoire d’océanographie et du climat, expérimentations et approches numériques (LOCEAN – ECCETERRA)CNRS / IRD / Museum National d’Histoire Naturelle / Sorbonne Universitéxx
Laboratoire d’océanologie et de géosciences (LOG)CNRS / Université de Lille / Université du Littoral Cote d’Opalex
Laboratoire Milieux environnementaux, transferts et interactions dans les hydrosystèmes et les sols (METIS – ECCETERRA)CNRS / EPHE – PSL / Sorbonne Universitéx
Universités étrangères impliquéesPaysLeg 1Leg 2
Université Fédérale de São Paulo (UNIFESP, São Paulo, SP)Brésilx
Université Fédérale Fluminense (UFF, Niteroi, RJ)Brésilxx
Université de l’État de Rio de Janeiro (UERJ, Rio de Janeiro, RJ)Brésilx
Université Pontificale Catholique de Rio Grande do Sul (PUCRS, Porto Alegre, RS)Brésilx
Université Fédérale de Rio Grande do Sul (UFRGS, Porto Alegre, RS)Brésilx
Université de la Vallée Sinos (UNISINOS, São Leopoldo, RS)Brésilx
Université Fédérale de Rio Grande (FURG, Rio Grande, RS)Brésilx
Université de São Paulo (USP, São Paiulo, SP)Brésilx
Université de Brême (Brême)Allemagnex
Université Jacobs de Brême (Brême)Allemagnex
Département de biologie et sciences de l’environnement, Université Linnæus (Kalmar)Suedex
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