Jour 2: Embarquement

Photo de groupe devant le Marion Dufresne. Crédit: Anaïs Duhayon.

On repère facilement Le Marion Dufresne et ses 120 mètres de long, amarré face à l’entrée principale du port de Paramaribo. “Ce n’est pas un bateau” explique Yves Réaud le responsable des opérations de carottage, à bord depuis 2008, “mais quatre bateaux : 1 porte container (à l’avant), un pétrolier (en bas) pour le ravitaillement, un paquebot (au milieu) et enfin, à l’arrière un navire océanographique (la partie qui nous intéresse) avec ses instruments ses 650m2 de laboratoire.

Pour le novice il est aisé de se perdre dans les coursives, les ponts, les passerelles et les 14 marches (raides) qui relient chaque étage constituent en soi déjà un entrainement physique quotidien. Normal, “tu t’y retrouveras le jour où tu débarqueras” me rassure-t-on.

Le Marion Dufresne est né le 10 mai 1995, il a subi un gros lifting en 2015 (opération appelé “refonte de milieux de vie”) et sa fin de vie, dans 10 ans est déjà programmée… Mais on le sent, le navire est une forte personnalité qui ne va pas livrer tous ses secrets du premier coup. Ceux qui y travaillent au long cours nous le font comprendre. Rendez-vous est pris dans les jours qui viennent pour une visite hors des sentiers battus.

Exercice d'évacuation
Exercice d’évacuation. Crédit :Anaïs Duhayon.
Réunion sécurité. Crédit: Anaïs Duhayon.

Une chose avec laquelle on ne plaisante pas à bord c’est la sécurité. Nous avons donc appris toutes les règles de base, participé à un exercice d’évacuation et même découvert la très seyante combinaison de survie iso-thermique qui permet de rester en vie plusieurs heures dans l’océan en cas d’abandon du navire.

Présentation des objectifs scientifiques par les deux co-chefs de mission: Aline Govin et Cristiano Chiessi. Crédit: Anaïs Duhayon.

Il était temps ensuite de rentrer dans le vif du sujet scientifique avec une présentation des objectifs de la mission et des opérations qui nous attendent : 4 zones de recherches, 11 stations de prélèvements et des activités de mesures en continu tout le long du parcours, de Paramaribo à Recife. A la clé deux espoirs :

  • Celui de reconstruire l’histoire du climat du bassin amazonien à différentes échelles de temps jusqu’à 1 million d’années.
  • Celui d’évaluer l’importance du flux de poussières minérales en provenance du Sahara et leur rôle dans la fertilisation de la forêt amazonienne, à l’actuel et dans le passé.

Un ambitieux programme qui demande des moyens techniques et des outils de pointe pour les opérations de prélèvement.

Cela tombe bien, le Marion Dufresne est parfaitement équipé et détient le record des carottes les plus longues, 71 mètres, permettant de remonter le plus loin dans le temps.

Départ ce soir à 23H !

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