Interview Mélanie Sustersic, médecin à bord du Marion Dufresne

Mélanie, médecin urgentiste à bord du Marion Dufresne. Crédit: Anais Duhayon.

Mélanie est médecin urgentiste.  Embarquée sur le Marion Dufresne depuis le 23 mai, elle officie dans son mini-hôpital très bien équipé à l’étage D du navire. 

Quelles sont les spécificités de la médecine de bord ?

Je parlerais surtout d’adaptabilité car nous sommes amenés à faire des choses très différentes. Il n’y a pas de formation spécifique pour ce genre de mission mais le fait d’être urgentiste est un plus.

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’effectuer cette mission en mer ?

On vit avec ses patients, on apprend à les connaître différemment et donc à ajuster nos perceptions. Il y a aussi l’avantage de pouvoir suivre ses patients au jour le jour en cas de thérapeutique à mener. Enfin, sur un navire comme celui-ci, de nombreuses professions vivent ensemble, il y a une richesse qui va souvent bien au-delà de la consultation. Il n’est pas rare que celle-ci serve aussi de lieu de confidence, de partage.

Pourquoi sommes-nous nombreux à avoir toujours faim depuis que nous sommes à bord ?

Il peut y avoir de la fatigue. Le corps doit s’adapter à un nouvel environnement. Le système proprioceptif (la vision, l’oreille interne) doit travailler en continu pour stabiliser le corps et cela consomme beaucoup d’énergie. Certains muscles aussi sont sollicités quand nous nous déplaçons dans le navire et qu’il y a de la houle. Bon, ça serait mon hypothèse, je n’ai pas lu d’article scientifique sur le sujet !

Le mal de terre existe-t-il vraiment ?

Oui, on dit d’ailleurs que l’on est sujet soit à l’un soit l’autre ! c’est une ré adaptation inversée du mal de mer. Là aussi notre système proprioceptif doit travailler pour stabiliser à nouveau le corps.

Qu’allez-vous faire quand la mission à bord du Marion Dufresne sera terminée ?

Repartir en voyage, dès que possible

Propos recueillis par Patrick Chompré

Mélanie est la créatrice et l’auteure du site www.ficheinfopatient.com sur lequel une centaine de fiches d’informations sur les motifs les plus fréquents de consultation. Un travail qui a fait l’objet d’une thèse et qui est accessible à tous.

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