Jour 7: Une mission internationale

Drapeau du Brésil. Crédit : Charlotte Skonieczny.

“Aprender, Ensinar e Semear” (Apprendre, enseigner et semer) : C’est écrit sur le T-shirt de Ana-Luiza, professeure brésilienne de UFF l’Université Fédérale Fluminense (Rio de Janeiro). Impossible d’oublier qu’Amaryllis est une mission internationale avec un contingent non négligeable de ressortissants du Brésil : 6 chercheurs, 14 étudiants, 1 journaliste et 1 observateur détaché de la Marine. On entend donc cette belle langue à tous les coins du navire et à tous moments. Faute de la maîtriser on doit se rabattre sur l’anglais pour échanger. Dans la salle de restauration, je profite d’une tablée 100% brésilienne pour demander ce qui étonne le plus dans cette aventure océanographique. Quelques réponses :

  • Autant de chercheurs réunis dans un même endroit et sur autant de temps, c’est comme une université en accéléré pour moi” (Maria-Julia, étudiante)
  • Voir travailler ensemble des populations aussi différentes que les marins et les scientifiques, c’est une vraie expérience“ Pedro, observateur
  • La présence continuelle de l’océan, un sujet d’étonnement permanent“ (Mariana, étudiante)
  • Côtoyer d’autres nationalités, ça m’oblige à penser différemment, à sortir de mes habitudes” (Luiza, étudiante)
  • Être hors du temps et du système… j’ai l’impression d’être un astronaute“ Vinicius, enseignant chercheur
Une partie des scientifiques brésiliens embarqués sur la mission Amaryllis. Crédit : Anaïs Duhayon.

Vinicius, justement est responsable à bord de la photo luminescence, la dernière opération à mener sur les carottes lorsqu’elles arrivent sur le pont du navire : Sous une tente à l’abri de la lumière, un scanner balaye l’échantillon et enregistre la lumière émise, dans certaines conditions, par des minéraux comme le quartz. Une méthode qui sert depuis longtemps à faire de la datation de toutes sortes d’objet, en archéologie notamment. Mais, Vinicius travaille sur une autre utilisation : Il utilise le scanner pour déterminer la provenance géographique du minéral. Il profite de sa présence à bord pour perfectionner sa propre version du scanner et pense achever la version 2 à la fin de l’année. Pour en savoir plus sur les motivations scientifiques de Vinicius, retrouvez son interview ici.

Nous passons la journée au niveau de la station S10, le point le plus proche de l’embouchure du fleuve Amazone et aussi la station la moins profonde, autour de 70 mètres. Les 22 journées de la mission et toutes les stations sont importantes mais celle-ci l’est particulièrement :

“Comme le fleuve est proche” explique Aline Govin, la cheffe de mission française, “l’accumulation de sédiment est de 5 mètres par an, contre 30 centimètres par millier d’années dans d’autres endroits ! Les carottes récupérées devraient permettre de travailler sur l’histoire climatique des dernières décennies, peut-être les derniers siècles… Et d’aborder les problématiques actuelles des changements d’occupation des sols et de la déforestation”.

De fait tous les carottiers sont mis à l’eau successivement, il y aura du travail de traitement, pour tous, dans les prochaines heures !

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