André est océanographe professeur à l’Université Fédérale Fluminense (Rio de Janeiro). Il enseigne et étudie la dynamique des océans.
Que fais-tu sur le Marion Dufresne ?
J’aide l’équipe sur un sujet qui fait partie de mes recherches : la fluorescence. Quand vous analysez l’eau, vous trouvez des composants qui émettent de la lumière dans certaines conditions et cela nous permet de mettre en évidence la chlorophylle, le phytoplancton… et même le plastique ! Plus généralement, je travaille sur tous les sujets d’océanographie physique.
Quelle expérience as-tu de la vie à bord ?
Je dois en être à quelque chose comme 2500 jours passés à bord ! Ça fait vraiment partie de ma vie, car c’est là où je fais mes recherches. Peu importe la catégorie des bateaux : des petits, des gros, des navires océanographiques, des bateaux militaires, civils, de touristes, de ravitaillement… tout est bon pour moi.
Qu’est ce qui te plait dans cette vie ?
Être déconnecté du monde. Par exemple, je suis arrivé ici avec mon portefeuille comme tout le monde, je l’ai rangé quelque part mais je n’ai aucune idée de l’endroit où il se trouve actuellement et de toutes façons je ne peux rien en faire. Je ne savais même pas que nous étions dimanche ! Le fait d’être aussi déconnecté de l’Internet est merveilleux. Idéal pour se concentrer sur ses recherches.
Quel est ton lien avec l’océan, ton sujet d’étude ?
Dans mon bureau à l’Université il y a un poster où est écrit : “l’océan est ma maison”. Et c’est exactement ça, je me sens à la maison sur l’océan. Cela a commencé quand j’étais enfant quand j’ai découvert les films de Jacques Cousteau. Je transmets le virus à mes étudiants. Mais je leur dis souvent que pour arriver à des résultats il faut travailler énormément. Si vous voulez votre selfie avec l’Everest derrière vous, il faut déjà commencer à en réaliser l’ascension !
Que feras tu une fois arrivé à terre ?
Des tâches administratives assommantes comme remplir des formulaires… Mais la bonne nouvelle est que je vais aussi analyser les données recueillies ici et ainsi préparer ma prochaine campagne en mer, probablement en décembre.
Propos recueillis par Patrick Chompré