Jour 11: Zénith

Solstice d’été, ciel plutôt clair et mer calme, les sondeurs sous le bateau continuent à dessiner le relief marin.

Profitant de cette parenthèse dans les opérations de carottage, une série de conférences est organisée chaque matin. Se succèdent chercheurs confirmés et étudiants sur des sujets variés : méthodes d’analyses réalisées à bord, grandes questions sur les climats du passé et thématiques sur lesquelles ils pourront travailler à partir de cette campagne Amaryllis.

Il fait chaud dans la salle de conférence, deux moteurs de la climatisation du bateau ayant lâché. Cela ne semble pas entamer pas la capacité d’attention des participants.

En dehors des prélèvements ponctuels, certaines mesures se font en continu sur le Marion Dufresne.

Pièce 5033, étage D du navire. On pousse la porte et l’on se trouve dans une pièce blanche et fraîche, sans hublot, fortement éclairée : le laboratoire d’analyse de l’eau ou officie Claire Waelbroeck.

Cette eau pompée en permanence à une profondeur de 5 mètres sous le bateau, suit tout un parcours :  d’abord envoyée vers un thermosalinographe qui mesure sa température et sa salinité, elle passe ensuite par un circuit de filtres, puis par un sas et par un appareil qui va la transformer en vapeur d’eau. Cette vapeur d’eau est alors envoyée dans l’instrument principal, le CRDS pour Cavity Ringdown Spectroscopy. Celui-ci va mesurer l’absorption de la lumière laser par la vapeur d’eau et nous renseigner sur sa composition isotopique (c’est-à-dire le rapport entre les éléments plus lourds et plus légers qui composent les molécules d’eau). “Ces données nous permettent de compléter les mesures de salinité avec une information sur l’origine de ce changement de salinité“ explique Claire, “elles nous permettent d’identifier si la salinité a diminué à cause de la fonte d’une calotte de glace, ou d’un changement de circulation des courants dans l’océan par exemple. Actuellement la salinité de l’océan est en train de diminuer dans beaucoup d’endroits sur la planète, il nous faut aller plus loin que le constat et comprendre pourquoi“. L’interview de Claire est à retrouver ici.

En fin de journée nous reprenons la navigation et nous dirigeons vers le sud-est en suivant la forme de la côte brésilienne. À l’approche de l’équateur commencera demain une nouvelle étape.

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