“Acquisition géophysique“, c’est ce qui est inscrit sur le tableau blanc du PC scientifique et c’est le programme des deux jours qui viennent. Nous naviguons très lentement à 6 nœuds si bien que l’on a à peine l’impression d’avancer sur l’océan. L’idée est de cartographier le relief marin et les couches de sédiment avec les deux sondes placées sous la coque du bateau. Avec le sondeur multifaisceaux, ce relief se dessine en direct, sur une largeur de trois kilomètres, comme me le montre Sébastien, coordinateur Opexo. Retrouvez son interview ici, pour en savoir plus sur son métier.
L’autre sondeur nous montre les différentes couches de sédiment avec ses strates bien visibles. Nous voyons aussi en direct la profondeur augmenter : de 300 mètres ce matin nous passons en quelques heures à 4000 mètres. Ces acquisitions vont enrichir les bases de données internationales sur un coin de l’océan qui n’est pas parfaitement connu. Rendez-vous est pris demain avec Daniel Praeg, le chef de mission canadien de la première partie de cette campagne, spécialiste de ce sujet.
Notre organisation en quarts est donc mise entre parenthèse pour deux jours le temps de mener cette opération.
Tout à coup, le temps est comme suspendu…
Certains scientifiques en profitent pour échanger avec des collègues qu’ils n’ont pu encore voir, faute de temps. D’autres redécouvrent leurs mails, prennent le temps de regarder les premières données disponibles, préparent une intervention pour le mois prochain, en profitent pour faire du sport, voire du baby-foot. Oui, il y a un baby-foot, solidement arrimé au sol, dans le bar à côté de la salle restauration et il a un certain succès.
Les conversations aussi se font plus détendues. La journée se termine par le pot des chefs de mission. Le sentiment général est qu’après le rush des premiers jours, on souffle un peu. Pour deux jours.