Jour 10: Vue de la passerelle

C’est autour d’un épais café “à l’ancienne“ que l’on peut retrouver Daniel Praeg. Géologue canadien et chef de mission sur la première partie de cette campagne, il est resté pour cette seconde partie et suit de près cette nouvelle journée d’acquisition géophysique.

Son sujet de recherche ? Le méthane qui s’accumule dans les sédiments marins. Il provient du fleuve Amazone qui charrie des matières organiques, celles-ci se transformant en gaz par l’action des bacteries. Le méthane se solidifie et reste prisonnier du sédiment mais dans certaines conditions il finit par s’échapper. “ Est-ce qu’il s’échappe dans certains endroits en particulier, lesquels, dans quelle quantité, et dans quelles conditions ? C’est ce que nous cherchons à déterminer“ explique Daniel.

Les sondes justement permettent de bien détecter les bulles qui remontent vers la surface. “Mon rêve serait de pouvoir sonder tout le cône d’accumulation de l’Amazone mais ce n’est pas faisable, c’est pourquoi nous avons déterminé ces tracés stratégiques -transect- que nous suivons actuellement.

Interview du commandant Charles Souffre par Patrick Chompré. Crédit: Anaïs Duhayon.

A l’étage H, à l’avant du navire on entre dans un autre monde : celui de la passerelle de commandement. À 25 mètres de hauteur, nous surplombons l’océan avec une vue à 180 degrés. Le commandant Charles Souffre nous présente les lieux : Au beau milieu, le système de positionnement et les instruments de navigation électroniques permettent au navire de garder le cap fixé. Quand nous arriverons à proximité de Recife nous repasserons en manuel. Il y aura alors un “conseiller” qui montera à bord et fera la manœuvre d’entrée dans le port, sous la supervision du Commandant. “Mais s’il touche le quai ou échoue le bateau cela reste de ma responsabilité“ explique ce dernier, “les seuls conseillers au monde qui sont responsables de la manœuvre sont sur le canal de Panama“.

Lorsqu’un officier est tout seul dans la cabine, un système de sécurité appelé ”homme mort” s’assure qu’il appuie sur l’un des boutons de son poste toutes les douze minutes. S’il ne le fait pas, l’alarme se met à sonner d’abord à la passerelle, puis dans la cabine du commandant et enfin partout sur le bateau. C’est aussi d’ici que les lieutenants annoncent l’heure des repas, les exercices d’évacuation, les maintenances en cours ou tout autre évènement, parfois avec une pointe d’humour.

A droite de la passerelle se trouvent enfin les instruments qui permettent de “tenir la station“ c’est-à-dire de maintenir le navire à une position précise, notamment pendant les opérations de carottage. Une avancée sur l’océan permet à l’opérateur d’observer à la fois les courants et jusqu’à l’arrière du bateau où se trouve le carottier.

Retrouvez ici l’interview détaillée du Commandant du Marion Dufresne.

Demain, nous commencerons notre route vers le sud-est et nous franchirons la ligne de l’équateur dans deux jours.

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