Sur les écrans du PC scientifique on peut voir la progression du Marion Dufresne vers la première station de prélèvement nommée S6. Vitesse : 12 nœuds soit 22km/H. “On pourrait aller plus vite… mais la consommation augmenterait drastiquement” précise Sébastien, chargé de faire le lien entre l’équipage et les scientifiques. Hier soir nous avons quitté le port de Paramaribo à 23h, suivi le fleuve Suriname pendant 4 heures pour atteindre l’océan, en route vers notre destination.
Cette journée de transit est dédiée au déploiement de matériel ainsi qu’à la visite des ponts et des laboratoires. C’est aussi le début de l’organisation en “quarts” qui concerne tout le monde à bord, sauf les chefs de mission. À l’annonce de la composition des quarts, tout le monde retient son souffle !
Il y a donc trois équipes : La première travaille de 0h à 4 heures puis de 12Hà 16H.
La deuxième enchaîne avec les quarts de 4h-8h et 16h-20.
Enfin la dernière prend en charge les 8h-12h et 20h-24h.
Sommeil, repas, interactions avec les personnes qui ne sont pas dans le même quart, Il faut vraiment bien organiser sa nouvelle vie pour s’y retrouver… Ou pas !
“même quand on connait bien les rythmes et que l’on sait s’y adapter, on est content en fin de mission quand ça s’arrête“ confie un habitué, qui travaille sur les sondes.
La première réunion de notre quart – une quinzaine de personne – nous emmène sur la coursive ou les échantillons de sous-sol marin arriveront, peut-être dès cette nuit, puis sur le pont arrière ou se trouve tout le matériel pour bien les traiter. Un protocole très précis, détaillé par les trois cheffes de quarts (oui les 3 chefs sont des cheffes).
Tout une partition dans lequel chacun a un rôle et qu’il convient de bien jouer : Un échantillon intéressant est un bien précieux sur lequel des chercheurs pourront travailler pendant des années. “il nous faudra bien un quart ou deux pour être au point” rassurent les cheffes.
Le point S6 à 90 miles – 167 km – des côtes de la Guyane se rapproche.